Tract de la pBMLm à  l'occasion de la manifestation du 22 mai 2018.

La petite Bibliothèque Marxiste-Léniniste massaliote (pBMLm) se propose d'analyser ou d'offrir des pistes de réflexion aux camarades qui voient ou sentent bien la contradiction entre la situation actuelle catastrophique du capitalisme et l'apparent manque de perspective actuelle. La disparition de l'Union soviétique a libéré l'énergie destructrice du capitalisme. Des pays ont été détruits. Les peuples et les classes ouvrières ou paysannes ont été exploités encore plus à l'échelle mondiale. Cela n'empêche pas le capitalisme de se retrouver maintenant au seuil d'une catastrophe, pour lui-même aussi, qu'il engendre et est bien incapable de prévenir.

Comme le faisait remarquer Staline au sujet des deux premières guerres mondiales: « Ce serait une erreur de croire que la seconde guerre mondiale soit due au hasard ou à des fautes commises par tels ou tels hommes d’État. On en a commis, pourtant. En réalité, la guerre est née comme résultat inévitable d'un développement des forces économiques et politiques mondiales sur la base de l'actuel capitalisme de monopole. Les marxistes ont plus d'une fois déclaré que le système capitaliste de l'économie mondiale porte en soi des éléments de crise générale et de collisions de guerre, et que pour cette raison le capitalisme mondial, à notre époque, ne se développe pas dans le sens d'une progression harmonieuse et égale, mais à travers des crises et des catastrophes de guerre. C'est que, d'ordinaire, le développement inégal des pays capitalistes aboutit à la longue à compromettre brusquement l'équilibre à l'intérieur du système mondial du capitalisme. Et le groupe de pays capitalistes qui s'estime le moins pourvu en matières premières et en débouchés, tente ordinairement de modifier la situation et de repartager à son profit les « sphères d'influence », en employant la force armée. Il en résulte une division du monde capitaliste en deux camps ennemis, et la guerre entre eux.
On pourrait peut-être bien éviter les catastrophes de guerre, s'il était possible de redistribuer périodiquement les matières premières et les débouchés entre les pays, en fonction de leur importance économique respective, au moyen de décisions concertées et pacifiques. Mais la chose est impossible dans les conditions capitalistes actuelles du développement de l'économie mondiale.
C'est ainsi que la première crise du système capitaliste de l'économie mondiale a eu pour résultat la première guerre mondiale, et la seconde crise, la seconde guerre mondiale. Il ne s'ensuit pas, bien entendu, que la seconde guerre mondiale soit la copie de la première. Bien au contraire, la seconde guerre mondiale se distingue foncièrement de la précédente par son caractère. Il ne faut pas oublier qu'avant d'attaquer les pays alliés, les principaux États fascistes – Allemagne, Japon, Italie – avaient détruit chez eux les derniers vestiges des libertés démocratiques bourgeoises. Ils ont instauré chez eux un régime de cruauté et de terrorisme ; foulé aux pieds le principe de la souveraineté et du libre développement des petits pays ; déclaré que la politique de conquête des terres d'autrui était leur politique à eux, et ils ont proclamé hautement qu'ils recherchaient l'hégémonie mondiale et la propagation du régime fasciste dans le monde entier. »

Staline, « Discours prononcé à l'assemblée des électeurs de la circonscription Staline de Moscou, le 9 février 1946 »

Cette citation nous permet d'appréhender le combat qu'ont mené nos aïeuls politiques et idéologiques. Ils n'ont pas renoncé et dans les pires défaites ont préparé les conditions des victoires futures. Aujourd'hui ceux qui n'ont pas renoncé sont assez peu nombreux mais le nombre de ceux qui résistent qui ne veulent pas subir malgré tout peut permettre leur renforcement.

Le fait que des structures étatiques, basées sur d'anciens pays socialistes résistent aux assauts de l'impérialisme, qui s'était déclaré un peu trop rapidement vainqueur, pourrait indiquer qu'elles peuvent faire partie aussi, à leur manière temporairement sûrement, de ceux qui n'ont pas renoncé. Les discours récents du président chinois Xi sur le marxisme marquent ainsi cette possibilité. Il est étonnant que les médias de la bourgeoisie n'épiloguent pas trop sur cette question. Ils sont ainsi comme une poule qui observe un marteau. Mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Paradoxalement, quelques idéologues au service de la bourgeoisie, quelques spécialistes de l'anticommunisme, ont bien essayé d'insinuer lors d'émissions télévisées la « nature crypto-communiste » ou « non-nominalement communiste » des régimes russes ou chinois, mais quand ils le font, ils ont tendance à ne plus être sollicité par la suite, car cela n'arrange pas la bourgeoisie de s'apercevoir que leur existence montre que nous sommes en réalité dans une nouvelle phase de la période de transition entre le capitalisme et le socialisme. Alors qu'ils nous ont ou avaient fait croire, et que nous y avons cru pour beaucoup, que nous étions revenus à la précédente situation d'avant la Première Guerre mondiale, quand la révolution et le socialisme n'étaient qu'une utopie.

Il est facile de comprendre que plus le ballon chinois gonfle, et peut continuer à le faire, protégé par son bouclier russe, plus les baudruches de l'impérialisme et de ses vassaux se dégonflent et s'atrophient. C'est ce qui explique l'énervement de la nouvelle direction Yankee qui menace ouvertement de guerre ses deux rivaux, désignés clairement et nominativement.

Il est clair qu'il ne le pourrons pas car il est clair que ses rivaux ont attendu aussi le bon moment pour résister ouvertement, après s'être préparés à cette confrontation inévitable si on se réfère au texte précédemment cité dans ce tract. Le président Poutine a dévoilé des armes supersoniques qui transformeront toute tentative d'agression ou d'intimidation en suicide capitaliste. Tout en empêchant aussi toute agression contre les pays qui peuvent s'équiper du matériel anti-missiles et anti-aérien issu de l'Union Soviétique. Tout en empêchant les agressions, utilisant les terroristes comme bélier, pirates et corsaires de ce temps de décadence de l'Impérialisme, dont on voit bien que la proximité actuelle des bases yankees et islamistes en Syrie et en Irak (qui la dénoncent) n'est que le reflet d'une complicité. Mieux même, Poutine, en nommant Medvedev comme premier ministre qui est censé représenté la fange libérale, vassalisée à l'Impérialisme de la Russie, ne leur laisse comme espoir que de se retrouver dans la situation d'avant la disparition de l'URSS lorsqu'ils ne pouvaient miser qu'uniquement sur l'infiltration de la classe dirigeante et malheureusement avec succès dans ce cas (voie que les dirigeants actuels de la Russie connaissent bien et peuvent donc annihiler de nouveau puisqu'ils l'ont déjà partiellement mis en échec après avoir évincé Eltsine et ses oligarques un par un des centres du pouvoir).

La dislocation actuelle du camp impérialiste, dont l'élection de Trump, le brexit ne sont que des instruments, aboutit au fait que la faction agressive, ayant piloté les actions de l'Impérialisme ces 30 dernières années, se retrouve à miser uniquement sur notre Macron idéalisé, façonné en défenseur des principes du capitalisme libéralisé et mondialisé.

Il n'est pas impossible que, derrière une façade guerrière servant à amadouer ses ennemis ou galvaniser ses partisans, l'autre camp est, en fait, fait le choix de la soumission invisible. Cela expliquerait la ritournelle anti-russe pour expliquer la victoire de Trump et la défaite de Clinton quoique cette chanson est quand même grotesque de la part d'une élite politique qui s'est ingérée de manière sanglante dans de nombreux pays dans le monde depuis de très nombreuses années. Il n'est pas impossible aussi que ce camp adverse, malgré ses cris d'orfraie soit lui aussi concerné du fait de l'interpénétration des capitaux chinois et américains dans de nombreux domaines. Cela expliquerait aussi sa défaite actuelle et expliquera ses défaites futures.

Tout cela a une conséquence pratique, pour nous qui nous mettons en grève et défilons dans les rues, quand nous pouvons le faire, et ceux qui subissent en serrant les poings. Nous menons notre combat contre une faction seulement de l'Impérialisme, affaiblie de surcroît. Nos médias bourgeois aux mains de quelques oligarques ont bien essayé de présenter la visite de Macron chez Trump comme un grand succès au début mais la suite a rapidement montré le contraire avec cette suite d'humiliations symboliques et politiques infligée à Micron. Ceux qui se battent doivent en tenir compte dans leur combat politique et ne pas surestimer les forces adverses car cette force apparente vient surtout de la très grande faiblesse idéologique, pratique, politique du plus grand nombre.

La principale tache des communistes aujourd'hui est de s'organiser pratiquement tout en luttant, en expliquant ce qui peut être compris, mais toujours un peu plus. Tout en unissant, au lieu de diviser comme le font bien trop d'organisations. Tout en faisant la clarté, en éclairant notamment les zones d'ombres qu'entretient la bourgeoisie sur ses turpitudes, ses contradictions. C'est ce combat que nous entendons mener, dans la mesure de nos forces, sans céder sur nos principes au nom de l'unité, convaincu que nous sommes d'être entré dans une phase supérieure dans la transition entre le capitalisme et le socialisme dont les caractéristiques inédites actuelles sont aussi un indice flagrant.

Il en va de même des travailleurs qui doivent s'organiser et s'unir plus largement, y compris aux travailleurs du monde entier. Dans ce cadre nous trouvons encourageant que de nombreuses organisations de la CGT aient renforcé la Fédération Syndicale Mondiale. Elles doivent y prendre toute leur place pour la faire progresser (et non le contraire comme, par exemple, cela a pu se produire quand la CGT l'avait quitté notamment).

Il en va de même pour les organisations politiques communistes qui pour la quasi-totalité ne considèrent pas avec attention les positions des partis communistes des autres pays s'en tenant à un positionnement historique issu des différentes fractures (ou se prenant pour le centre mondial de la Révolution) au lieu d'analyser la réalité avec les concepts du matérialisme historique et dialectique en se détachant des conceptions que la bourgeoisie continue de distiller dans le mouvement communiste de différentes manières et par différents canaux sournois ou non, notamment dans les pays des différents centres de l'Impérialisme pourrissant où elle dispose de nombreux relais et d'agents.

Tract du 22 mai 2018 au format pdf et A4

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