Tract de la pBMLm à  l'occasion de la manifestation du 19 janvier 2023.

Tract de la pBMLm à l'occasion de l'antépénultième manifestation contre l'antépénultième attaque contre les retraites et la gangrène de nos conquêtes sociales

Nos précédents tracts avaient comme introduction: «La petite Bibliothèque Marxiste-Léniniste massaliote (pBMLm) se propose d'analyser ou d'offrir des pistes de réflexion aux camarades qui voient ou sentent bien la contradiction entre la situation actuelle catastrophique du capitalisme et l'apparent manque de perspective actuelle. La disparition de l'Union soviétique a libéré l'énergie destructrice du capitalisme. Des pays ont été détruits. Les peuples et les classes ouvrières ou paysannes ont été exploités encore plus à l'échelle mondiale. Cela n'empêche pas le capitalisme de se retrouver maintenant au seuil d'une catastrophe, pour lui-même aussi, qu'il engendre et est bien incapable de prévenir

Nous voyons bien, aujourd'hui, que nous nous en approchons dangereusement, mais comme nous l'avions espéré, il semble de plus en plus que ce danger soit, surtout, pour le capitalisme lui-même, même si, comme aujourd'hui, nous devons nous protéger et éviter les dégâts collatéraux de son agonie.

Dans un précédent tract de 2019, nous indiquions aussi, directement, que pour la bourgeoisie le système de retraite est un magot qu'elle convoite.

Nous ne développerons pas d'argumentaire sur ce sujet à des manifestants qui sont convaincus heureusement de l'injustice, du caractère « spoliateur » de cette énième ou antépénultième mesure de la bourgeoisie.

Pourquoi la bourgeoisie a-t-elle besoin de toutes ces attaques contre le système social français?

Dans la lutte pour le plus haut taux de profits et pour le pouvoir nécessaire pour l'obtenir, la bourgeoisie, telle une meute de loups, convoite tout ce qui est argent ou transformable en argent. Tout est vu comme une marchandise. La concurrence effrénée entre capitalistes diminue rapidement les profits. Pour les conserver ou les augmenter, elle doit diminuer le coût des matières et du travail humain permettant la production de marchandises. On comprend mieux l'acharnement systématique de la bourgeoisie dans les médias pour réclamer la réduction de tous les salaires, le net, le brut, ainsi que de tous les allocations, cotisations, impôts qui ne lui reviennent pas. Pour nous, travailleurs salariés, pensionnés ou sans travail, cela est une absurdité. Pour certains, la vision de ces mécanismes est même inconcevable ou incompréhensible [1].

L'image de la meute de loups est ainsi plus compréhensible. Surtout quand, comme aujourd'hui, on en sent la morsure.

N'oublions pas que nos conquêtes sociales ont été obtenues en grande partie à la Libération. Nos conquêtes sociales sont aussi en très grande partie le résultat du sacrifice de millions de Soviétiques. La bourgeoisie les range même sournoisement dans un bilan comptable de cadavres contre le communisme. Bilan qu'elle ne tient pas pour elle-même. Et qui est de nombreuses fois plus élevé sur la période de développement du capitalisme. Sans la résistance héroïque de l'Union Soviétique et la stabilité politique de son parti communiste et de ses dirigeants, nous en serions encore à résister au nazisme, à adorer des héros du style de Bandera, petit Hitler de l'Ukraine d'aujourd'hui, ou être enterré dans des fosses communes comme en Indonésie, par exemple, ou, même pire, recyclé en victime du communisme.

La situation politique internationale explique le degré d’agressivité de la bourgeoisie. Comme nous l'indiquions en 2019 : « Cet affaiblissement impérialiste est le résultat de l'essor quantitatif et qualitatif de la Chine dans le commerce et la production capitaliste mondialisée. Cet essor aurait pu être stoppé, contenu ou utilisé sans l'intervention, décisive et inopinée pour l'impérialisme, de la fraction dirigeante russe qui après avoir évincé Eltsine et sa clique de marionnettes de l'impérialisme yankee a reconstruit une alliance de facto avec la Chine… »

Depuis 2019, la crise du Covid a pris une ampleur mondiale, avec des similitudes frappantes, mais bien sûr hasardeuses, avec le livre de Jack London, « une invasion sans précédent », écrivain peut-être trop (pour la bourgeoisie) bien connu en Russie et en Chine, du fait de son engagement pour le socialisme. Ce livre a, probablement, était un véritable bouclier dans ce genre de circonstances. Il mérite d'être lu, comme de nombreux autres livres utiles pour comprendre la pensée révolutionnaire dans tous ces aspects, comme le souhaiterait la petite bibliothèque marxiste léniniste massaliote.

Cette crise n'a fait vaciller que le système capitaliste occidental, ces circuits de distribution et de production, la mondialisation elle-même. Elle a été immédiatement suivie d'un véritable projet de démondialisation mené par les dirigeants américains, aussi bien Trump que Biden, représentants pourtant 2 fractions de la bourgeoisie qui s'affrontent, on le voit, durement pour diriger les opérations. La destruction par les USA des gazoducs North-Stream fait partie de ce projet et a pour objectif de transférer le maximum de moyens de production de l'Europe vers les USA pour éviter à la bourgeoisie de repartir de zéro puisqu'elle a tout délocalisé en Chine, rêvant, s'illusionnant heureusement, pendant plus de 30 ans, sur la nature de ce qu'elle appelle le régime chinois, c'est-à-dire sur son parti communiste centenaire et encore vivant, et sur sa capacité à résister.

Le spectacle autour de Taiwan, cet été, avait pour objectif d'effrayer les bourgeoisies compradore chinoises et coréennes, les paniquer au point de leur faire déplacer leurs propres industries où vous savez, comme pour les industries européennes.

En faisant cela les 2 fractions de la bourgeoisie yankee [2] affaiblissent considérablement les bourgeoisies européennes qui deviennent de plus en plus compradore et de moins en moins fortes. Leur agressivité croissante en est aussi le résultat. Du fait de leur position de dominée, elles ne peuvent s'en prendre qu'aux plus faibles, ou supposés plus faibles qu'elle. La classe ouvrière est donc concernée, tout comme tous les petits satellites petits-bourgeois, les petites fractions insignifiantes de la petite bourgeoisie. Ces dernières se réfugient derrière des théories fumeuses qui ont un narratif masquant les explications de classe pour essayer d'éviter à ses groupes de rejoindre la classe ouvrière ou même essayer de la subordonner, voire même de la diviser en abusant d'un racisme débridé [3].

En faisant ce tract, la petite Bibliothèque Marxiste-Léniniste massaliote (pBMLm) souhaite seulement que parmi ceux qui se battent avec leurs pieds, en usant leurs chaussures, dans des manifestations, perdant des journées de salaire, s'acharnant à contre-attaquer les arguments changeants, intimidants et servant à museler de la bourgeoisie, le plus grand nombre rejoignent le combat de leurs aïeuls du XXe siècle.

Pour ce faire, ils doivent au préalable se détacher du discours de la bourgeoisie et arrêter systématiquement d'en répéter même une seule strophe. Les médias de la bourgeoisie ne sont pas faits pour éclairer, mais pour aveugler et éblouir.

Pour notre part, nous rajouterons que la situation en Russie est de notre point de vue caractéristique de la période de transition entre le capitalisme et le communisme qu'a si bien caractérisé Friedrich Engels dans le livre « la guerre des paysans » (avec les préfaces). De nombreux Russes idéalisent évidemment le combat pour pouvoir s'y engager physiquement ou idéologiquement et il nous semble clair que la figure, invisible car peu connue, de Georgy Dosza s'y trouve. Cette figure illustre bien, de notre point de vue, le combat historique d'aujourd'hui. Georgy Dosza (György Dózsa, Дьёрдь Дожа) était un chevalier hongrois à la tête de troupes de paysans révoltés, affrontant les nobles, les exploiteurs d'alors.

Ainsi, le président russe connaissant sûrement cette figure historique et son sort funeste, n'a pas hésité, malgré tout, à engager le combat d'autant plus que ses ennemis bourgeois d'aujourd'hui, équivalent des nobles d'hier, lui souhaitent quotidiennement le même sort, y compris sous la même forme dans tous les journaux télévisés de l'OTAN!

Ce combat est rondement mené au point que l'OTAN, le glaive de l'impérialisme américain, le fustige publiquement pour sa supposée lenteur, espérant désespérément une réaction narcissique alors que les plans militaires systématiques et ciblés ont réduit systématiquement les réserves militaires de l'OTAN toute entière, alliance d'une trentaine de pays, au point que maintenant les vassaux regardent dans la gamelle du voisin avant, comme on l'a vu pour les chars léopard, quitte à rebaptiser des véhicules blindés légers en chars lourds!

Ce combat est rondement mené à la manière du XXIe siècle, des apports historiques et scientifiques de l'Union Soviétique de manière à contenir, laminer, user les loups capitalistes de l'Otan, n'hésitant pas à sacrifier la bourgeoisie d'Ukraine dégénérée par la cocaïne généralisée et utiliser des hordes de fanatiques nazis avec ou sans soldats de l'Otan déguisés [4]

Ces loups capitalistes sont contraints aussi d'éviter soigneusement un affrontement dual suicidaire qui priverait la bourgeoisie de son rêve chimérique d'enrichissement absolu et éternel.

Les multiples apparitions de drapeaux rouges soviétiques, l'épisode de la babouchka le brandissant face à des soldats qu'elle croyait russe, la composition politique des nouvelles administrations dans lesquelles les communistes peuvent jouer leur rôle sans être battus, arrêtés, interdits et jetés en prison, montre que cette guerre a un caractère de guerre civile, doublé d'une recomposition géopolitique puisque le découpage entre l'Ukraine et la Russie effectué lors de la constitution de l'URSS, il y a 100 ans, ne correspond plus, comme en 1922, aux nécessités politiques de la Russie d'aujourd'hui. En passant, la bourgeoisie russe a été dissoute à l'étranger. À l'intérieur, elle ne joue aucun rôle politique et cela s'est fait sans presque aucun combat, presque naturellement. Les vrais oligarques capitalistes sont stationnés dans leur yacht à l'étranger, tels de nouveaux rois fainéants, comme Abramovitch, alors que les faux oligarques des forces de sécurité comme Setchine, continuent le combat à leur poste. Ils ont même réussi à en faire libérer un des prisons yankee. Arrivé, apparaissant, frais comme un gardon, après 15 ans de prison, il s'est aussitôt déclaré prêt à reprendre le combat à la place qu'on lui assignera. On comprend pourquoi RT France et Sputnik ont été interdits dès le début de l'opération spéciale puisque nos médias capitalistes et impérialistes minimisent ou écartent ce que ces médias russes mettent en avant. Ainsi la bourgeoisie règne sans partage dans le domaine des médias en occident.

L'émergence des partis communistes fût le fruit de la première guerre mondiale et de la première révolution socialiste de l'Humanité en Russie, devenue, 5 ans plus tard, l'Union Soviétique. Leur renouveau et leur redressement généralisé, en occident, seront sûrement le fruit de l'effondrement, de la véritable catastroïka capitaliste quand les bourgeois et leurs officines n'auront plus les moyens gigantesques de les affronter, de tenter (et réussir toujours finalement avec le temps et le nombre de tentatives) de les contrôler.

Ces bourgeoisies se soumettant petit à petit à une superstructure plus puissante leur garantissant des profits constants, raisonnables et diminuant progressivement, le temps d'achever leur domestication et leur disparition comme il le conviendrait à la fin de la période de transition entre le capitalisme et le communisme. Ce cauchemar capitaliste ne peut être que le rêve de ceux qui se battent, souffrent, aspirent simplement à une vie tranquille et paisible leur permettant de s’épanouir, de se cultiver, de se soigner, et de se reproduire pour transmettre autre chose que des biens mais des valeurs et une histoire. Toutes ces choses sont devenues une entrave pour le capitalisme qui déploie toutes sortes de théories fumeuses et tordues pour y faire obstacle et, dialectiquement ou non, diminuer de lui-même le nombre de personnes qu'il contrôle. Pour ceux qui s'étonneraient de ce tract, de l'utilité du communisme, nous pourrions dire et nous contenter de cette seule chose simple : « il est plus simple qu'ils s'imaginent donner maintenant tous leurs droits sociaux, leurs aides éventuelles, leur retraite, leur salaire, leurs biens, et même leur foie, leur cœur à la bourgeoisie, car elle passera son temps à essayer de les prendre comme elle l'a déjà fait, comme elle le fait aujourd'hui et aussi, disons-le, comme elle a déjà accepté en offrande leur cerveau ou ce qu'il en reste de fonctionnel ». En attendant tout cela, de puissants combats nous attendent, pas seulement pour nous-même, pour la classe ouvrière et le peuple de France, mais aussi pour les peuples encore opprimés sous la dépendance de l'impérialisme ou en subissant les foudres en cas de résistance, certains depuis trop longtemps et ceux qui ont repris ou reprendront le combat contre le capitalisme, sans oublier ceux qui ne l'ont jamais abandonné.


[1] Il faudrait des années d'études pour l'expliquer et se l'imaginer. Cela est surtout nécessaire pour comprendre les mécanismes et les transformer radicalement en économie socialiste comme ont dû apprendre à le faire avec plus ou moins de succès, d'erreurs et de réussites, sous les coups de la bourgeoisie surtout, les partis communistes qui au XXesiècle ont réussi l'exploit d'accéder au socialisme, au premier stade de la transition entre le capitalisme et le communisme. Cet exploit du passage du capitalisme au socialisme, ici, nous ne l'avons jamais accompli, ni même pu essayer de l'accomplir.

[2] Cf. nos précédents tracts sur notre site.

[3] Dans les années 80, il existait un intéressant jeu de plateau appelé « la lutte des classes » d'un professeur d'université américain, Ollmann, qui faisait fonctionner de manière intéressante la lutte des classes et les alliances de classes.

[4] Comme l'a balancé sans autorisation Mme Bachelot sur BFMTV, créant un certain malaise.

Tract du 19 janvier 2023 au format pdf et A4

le même au format pdf et A5 paysage